Transactional Analysis

Transactional Analysis

Qu’est-ce que l’analyse transactionnelle ?

L’analyste transactionnelle est à la fois une théorie et une forme de thérapie. Dans cette fiche, vous découvrirez cette approche plus en détail, ses principes, son histoire, ses bienfaits, comment elle se pratique, comment l’exercer et enfin, quelles sont les contre-indications à cette approche.

L’analyse transactionnelle est une théorie et méthode qui s’appuie sur une philosophie optimiste dont le langage est accessible à tous. Son système de valeurs repose sur les bases du courant humaniste, avec pour postulat que la nature humaine est fondamentalement positive, capable de faire des choix et de les assumer. La théorie est néo-freudienne décrivant les fonctionnements du moi (les 3 états du moi). L’analyse transactionnelle propose l’autonomie comme objectif de bonne santé psychologique. Également utilisé pour comprendre comment l’enfant se construit, se développe, fait face aux menaces du monde qui l’entoure en prenant des décisions de survie. Cette théorie permet d’analyser les différents niveaux de communication entre les humains.

Elle est utile pour comprendre comment les individus s’organisent dans les groupes, les entreprises, les associations, les cultures, les états, etc. Cette théorie est aujourd’hui beaucoup utilisée comme outils de management en entreprise.

L’analyse transactionnelle (AT) est au départ une forme de psychothérapie. Mais c’est aussi une théorie de « psychiatrie sociale » (selon les mots de son concepteur) parce qu’elle propose d’étudier le psychisme des personnes en analysant leurs relations sociales. Elle tire d’ailleurs son nom du mot « transaction » qui, en anglais, désigne un échange, verbal ou pas. On a souvent qualifié cette approche de « version populaire de la psychanalyse ».

Les bienfaits de l’analyse transactionnelle

Les analystes transactionnels expliquent les dysfonctionnements, les comportements inadéquats, les maladies psychosomatiques, et même les névroses et les psychoses par des notions de « décisions précoces » et de « scénarios de vie ». Dès l’enfance (de 3 à 8 ans), on ferait nôtres des décisions, des renoncements et des « choix douloureux ». On se créerait ainsi des « scénarios de vie » plus ou moins permanents. On ferait cela parce que, à cet âge, on dispose de ressources et de moyens d’action nécessairement réduits. Ces scénarios serviraient de mécanismes de défense ou de solutions de moindre mal devant les pressions de l’entourage ou des situations adverses. Plus tard, après avoir développé d’autres dimensions de sa personnalité et acquis de nouvelles compétences, on pourrait réévaluer ces décisions et faire les modifications nécessaires pour mieux s’épanouir. Cela demande toutefois de prendre conscience de ses décisions précoces et de ses scénarios de vie. C’est, entre autres, ce que propose l’analyse transactionnelle.

L’analyse transactionnelle a été initialement conçue par son fondateur comme un outil thérapeutique destiné à aider les personnes en difficultés à changer en profondeur avec des outils qu’il voulait simples et faciles d’utilisation.

Aujourd’hui on l’utilise pour :

  • comprendre comment une personnalité s’est construite et développée
  • mieux se connaître et mieux se comprendre
  • déchiffrer son mode personnel de communication avec les autres
  • comprendre les dysfonctionnements de la communication et réfléchir aux options pour améliorer nos relations
  • mieux vivre en groupe
  • interpréter la structure et l’organisation des groupes et organisations humaines

A quel moi parles-tu ?

Le concept de base de l’analyse transactionnelle est celui des 3 états du moi, formés au cours de la petite enfance et qui constituent la structure de toute personnalité : ce sont le Parent, l’Adulte et l’Enfant. On les représente généralement par 3 cercles superposés. Tous les 3 sont aussi importants l’un que l’autre. Ce qui se passe dans nos rapports interpersonnels et dans nos vies dépend en grande partie de l’état du moi à partir duquel nous agissons, dans telle ou telle situation.

  • L’état Enfant est celui d’où provient notamment la créativité, le jeu, l’intuition, les pulsions et les sentiments. S’il peut être spontané, intuitif et créateur, l’Enfant peut aussi être capricieux, rebelle ou soumis.
  • L’état Parent, pour sa part, est responsable, réconfortant et protecteur. Il représente le sens éthique et les normes, ce qui constitue la base du respect de soi et d’autrui. Il est « civilisé », mais peut être critique, dévalorisant et contraignant.
  • Quant à l’état Adulte, il sert de fonction équilibrante entre le Parent et l’Enfant, sachant quand lâcher du lest à l’un ou à l’autre. Il évalue, réfléchit et fonctionne de manière rationnelle en fonction de la situation du moment. L’état Adulte est un genre d’ordinateur : il n’est ni négatif ni positif.

Dans le cas d’un psychisme « idéal », chaque état occupe la bonne place au bon moment. Par exemple, si à l’intérieur d’une personne le Parent peut poser des limites à l’Enfant, cette personne pourra s’éclater dans une fête sans pour autant perdre la tête. Ou elle pourra énoncer des idées originales, voire farfelues, dans une réunion de travail sans que le Parent muselle l’Enfant.

Mais il arrive souvent que l’un des états soit atrophié, ou trop omniprésent, ou qu’il ne comporte que sa dimension négative. Si l’état Adulte est « contaminé » par certains aspects du Parent ou de l’Enfant, la personne n’aura pas accès à ses pleines ressources « adultes ». Des personnes peuvent être « figées » dans un état particulier. Certaines seront toujours renfrognées, comme le Parent critique, par exemple. D’autres réagiront inexorablement de la même façon, peu importe que cela soit approprié ou non (en éternel Enfant soumis, par exemple).

Lorsque 2 personnes échangent entre elles, une grande variété de « transactions » peut avoir lieu. Cela dépend de l’état d’être à partir duquel chaque personne s’exprime ; de l’état d’être auquel on croit s’adresser ; et de l’état d’être réel de la personne qui répond. Les échanges parallèles ou complémentaires ne créent généralement pas de conflits : par exemple, lorsque le Parent parle à l’Enfant et que l’Enfant répond au Parent ; ou lorsque le Parent s’adresse au Parent qui répond en Parent. Mais cela ne signifie pas nécessairement que ces échanges sont sains.

Les malaises psychiques, les conflits et les ruptures surviennent lorsque les transactions sont croisées : par exemple, un Adulte demande une information factuelle à l’autre Adulte qui, se pensant pris en défaut, réagit plutôt en Enfant soumis à un Parent. Les possibilités de transactions croisées sont considérables et donnent lieu à toutes sortes de frustrations, de malentendus, de manipulations… Sans s’en rendre compte et sans comprendre ce qui pousse l’autre à réagir d’une telle façon, les gens sont donc très souvent engagés dans des transactions dysfonctionnelles.

À ces notions de base, beaucoup plus complexes que ce résumé ne le laisse deviner, se greffe une foule de concepts susceptibles de révéler le psychisme de l’individu. Mentionnons les transactions à double fond (avec degré apparent et degré caché) ; les stratagèmes (games) qui sont des transactions truquées en vue d’un bénéfice ; les échanges de signes de reconnaissance, réussis ou pas ; les rôles dramatiques (persécuteur, sauveteur, victime); les scénarios de vie et les contre-scénarios, etc.

Prendre la responsabilité du changement

Eric Berne a beaucoup insisté sur la responsabilité de la personne dans la mise en place de son histoire de vie et dans sa capacité à changer. Il croyait qu’avec une aide compétente, toute personne peut retrouver ses capacités originelles, qui n’attendraient que d’être délivrées des interdictions créées par les scénarios qu’elle a construits. Berne souhaitait permettre à ses clients de dépasser la souffrance psychologique et d’atteindre une maturité qui se caractérise par une grande capacité de conscience, d’autonomie et de spontanéité.

Comme dans de nombreuses psychothérapies de type humaniste, il s’agit ici d’aider le patient à :

  • prendre conscience de ses comportements ;
  • revoir dans quel contexte (généralement familial ou culturel) les attitudes problématiques ont été adoptées ;
  • prendre la décision de se reconstituer des frontières interpersonnelles saines ;
  • organiser de façon intégrante les divers éléments de sa vie émotionnelle, intellectuelle et relationnelle, pour avoir une existence plus satisfaisante dans le présent.

L’analyse transactionnelle en pratique

The specialist

L’analyse transactionnelle est une forme de psychothérapie qui peut être exercée par des coachs, des psychothérapeutes, des psychologues. Couramment pratiquée en Occident, l’association européenne de cette pratique (EATA) compte plus de 7 500 membres.

Course of a session

En analyse transactionnelle, les séances sont généralement individuelles et durent de 45 minutes à 1 heure. Durant la première consultation, le spécialiste va réaliser l’anamnèse de son patient. Il va donc lui poser des questions sur sa vie et ses difficultés, afin de cerner ses attentes et sa problématique. Cette première séance servira également à instaurer un climat de confiance entre le thérapeute et son patient et à définir les modalités (durée, fréquence) de prise en charge. En fonction du temps dont dispose le patient et de sa problématique, le rythme des séances peut être plus ou moins élevé (une fois par semaine est un rythme très soutenu) et durer plus ou moins longtemps (des semaines, voire des années). Au fur et à mesure des séances, le thérapeute accompagne le patient et l’aide à adopter les changements qu’il désire.

Formation à l’analyse transactionnelle

La formation professionnelle en analyse transactionnelle est particulière puisque le candidat prend la responsabilité de son cheminement, choisit sa sphère de spécialisation (psychothérapie, éducation, travail social, management) et engage lui-même un formateur/superviseur agréé (du champ de spécialisation approprié) avec lequel il établit un contrat. Parallèlement à ce travail avec un instructeur, il doit assister à des conférences et des séminaires. L’organisme de certification gère ensuite les examens oraux et écrits. On demande en outre au candidat de s’engager dans un processus de thérapie ou de développement personnel en analyse transactionnelle. Il faut généralement de 3 à 6 ans pour devenir analyste transactionnel certifié.

Les conttre-indications à l’analyse transactionnelle

L’analyse transactionnelle possède de grandes qualités et des outils remarquablement efficaces, ce qui ne l’empêche pas d’être critiquée, notamment pour son manque d’hypothèse centrale. On fait aussi remarquer que la description des différents états (Parent, Adulte et Enfant) ne correspond à aucune réalité biochimique ou physiologique. On lui reproche enfin de ne pas tenir compte de la dimension sociologique des problèmes humains, et de négliger l’importance de l’imaginaire et des fantasmes. Il faut dire aussi que son jargon et ses aphorismes, humoristiques à la manière américaine, sont parfois perçus comme simplistes (et souvent incongrus en français !).

Mais l’analyse transactionnelle a d’ardents défenseurs : n’est-elle pas, comme Berne l’avait voulu, accessible aux gens de tous âges et de toutes conditions sociales ? Et puis, comme dit un théologien et

psychanalyste : « Cette thérapie, apparemment superficielle puisqu’elle porte plus sur les rôles que sur les instances psychiques profondes, est cependant très importante dans les perspectives des thérapies transpersonnelles. D’abord, parce qu’elle valorise le moi Adulte, autonome, capable de juger par lui-même. Puis, parce qu’elle préconise l’acceptation inconditionnelle d’autrui.»

L’analyse transactionnelle se définit d’abord comme une psychothérapie et devrait pouvoir aider à résoudre divers types de problèmes liés à la vie psychique et aux rapports avec soi et les autres. Les associations professionnelles d’analystes ne font cependant aucune affirmation quant aux problèmes spécifiques que l’approche est susceptible de soigner.

Il n’existe cependant aucune recherche scientifique de qualité qui confirme l’efficacité de cette approche. L’analyse transactionnelle demeure toutefois un outil pour comprendre les relations interpersonnelles et les mécanismes qui les sous-tendent afin de mieux interagir en société et dans l’intimité.

Histoire de l’analyse transactionnelle

Élaborée par le psychiatre Eric Berne (1910-1970) au cours des années 1950, l’analyse transactionnelle s’appuie sur une prémisse incontournable : chaque personne est « fondamentalement correcte », elle a de la valeur, de l’importance et de la dignité, et elle a la capacité de penser et de choisir. Cela situe l’approche dans le courant de la psychologie humaniste.

 

Eric Berne a beaucoup insisté sur la responsabilité de la personne dans la mise en place de son histoire de vie et dans sa capacité à changer. Il croyait qu’avec une aide compétente, toute personne peut retrouver ses capacités originelles, qui n’attendraient que d’être délivrées des interdictions créées par les scénarios qu’elle a construits. Berne souhaitait permettre à ses clients de dépasser la souffrance psychologique et d’atteindre une maturité caractérisée par une grande capacité de conscience, d’autonomie et de spontanéité.

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