L’hypercapnie, également dite hypercarbie, correspond à l’augmentation de la pression partielle en CO2 dans le sang : ainsi, le volume de dioxyde de carbone dans le sang se trouve plus élevé que la normale. La mise en évidence d’une hypercapnie se fait via la mesure des gaz du sang dans les artérioles. Il s’agit d’un symptôme de différentes maladies respiratoires, l’hypercapnie au cours de ces diverses affections traduisant souvent une aggravation de la maladie. Le traitement de l’hypercapnie repose sur la ventilation non invasive, qui assiste le patient, durant la nuit, afin de l’aider à mieux respirer, en exerçant une pression au niveau de la bouche et du nez. La meilleure prévention contre les maladies respiratoires pouvant déclencher l’hypercapnie reste de ne pas fumer. Une alimentation équilibrée est également recommandée, notamment pour éviter de développer un syndrome obésité hypoventilation, pouvant lui aussi avoir pour conséquence une hypercapnie.

Qu’est-ce que l’hypercapnie ?

L’hypercapnie, qu’on appelle aussi l’hypercarbie, est l’augmentation de la pression partielle en CO2 (ou dioxyde de carbone) dans le sang : elle correspond donc à une élévation du volume de CO2 présent au niveau sanguin.

Comment reconnaître l’hypercapnie ?

Une hypercapnie se diagnostique par une mesure des gaz du sang. Celle-ci est réalisée sur du sang artériel, au niveau d’une artériole, grâce à une ponction artérielle. Cette ponction se réalise au moyen d’une petite aiguille, qui va prélever du sang artériel au niveau de l’artère radiale, l’une des principales artères de l’avant-bras. Ensuite, la pression du CO2, soit le volume de dioxyde de carbone présent, y sera évaluée.

Les facteurs de risques de l’hypercapnie

Il n’existe pas de facteur de risque à proprement parler de l’hypercapnie, mais davantage des risques de développer des maladies respiratoires, qui auront ensuite pour conséquence secondaire le développement d’une hypercapnie. Et le premier facteur de risque de développer de telles affections, en premier lieu desquelles la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), est majoritairement le tabac. Ainsi, 90% voire même 95% de ces BPCO ont pour origine le tabagisme.

Il existe trois affections principales pouvant provoquer une hypercapnie. Au sein de ces différentes pathologies, le développement ou l’aggravation de l’hypercapnie va fréquemment de paire avec une aggravation de la maladie respiratoire qui en est la cause.

La bronchopneumopathie chronique obstructive

La toute première des causes de l’hypercapnie est la bronchopneumopathie chronique obstructive. Sa cause majeure est le tabagisme.

Le syndrome obésité hypoventilation

Seconde cause majeure d’hypercapnie, le syndrome obésité hypoventilation résulte de l’impact de l’obésité sur l’appareil respiratoire. Ainsi, lorsqu’un thorax ou un ventre imposants appuient sur les poumons, ceux-ci deviennent moins efficaces, et il y a donc une moins bonne épuration du dioxyde de carbone, et par conséquent un risque de développer secondairement une hypercapnie.

La maladie de Charcot

Plus rare, la troisième cause d’hypercapnie concerne les maladies neuromusculaires qui touchent l’appareil respiratoire, telle que la sclérose latérale amyotrophique, également appelée maladie de Charcot.

Il faudra donc, très souvent, assister le patient dans sa respiration, by la ventilation non invasive.

Shortness of breath

La complication majeure l’hypercapnie est le risque d’essoufflement rapide au cours d’un effort. Il s’agit d’une conséquence fortement handicapante, puisqu’au moindre effort, et lors de toute activité de la vie quotidienne, le patient va se trouver très rapidement essoufflé, et donc présenter des difficultés pour réaliser ces différentes tâches.

Autres conséquences

Il résulte également de l’hypercapnie, lorsqu’elle devient chronique :

• Un mauvais sommeil : les personnes atteintes d’hypercapnie dorment moins bien.
• Somnolence : ces patients présentent très souvent une somnolence tout au long de la journée, due notamment à ce mauvais sommeil.
• Maux de tête : les patients présentant une hypercapnie se réveillent très souvent le matin avec des maux de tête.

Traitement par ventilation non invasive

Le malade atteint du symptôme d’hypercapnie aura fréquemment besoin, à un moment, d’être assisté dans sa respiration, c’est-à-dire que l’on aide son appareil respiratoire à respirer. Cela peut se faire, principalement la nuit, en rendant la respiration plus ample, au moyen d’un appareil qui assiste la ventilation, alors appelée ventilation non invasive. Le patient va donc devoir louer cet appareil, qui est un appareil ventilateur relié par un masque appliqué à son visage, permettant de l’assister dans sa respiration. «Il ne s’agit pas de délivrer de l’oxygène, mais bien d’aider les patients à mieux respirer, en délivrant des pressions au niveau de la bouche et du nez», souligne le professeur Alexandre Demoule.

Prévention : ne pas fumer et avoir une alimentation équilibrée

Professeur de médecine intensive et réanimation à l’hôpital de la Pitié Salpêtrière, à Paris, Alexandre Demoule résume : «Le meilleur moyen de prévenir les affections respiratoires, dont la conséquence pourra être une hypercapnie, est de ne pas fumer, et de manger de façon équilibrée afin de ne pas développer une obésité».