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Daily life in case of multiple pregnancy
Une grossesse éprouvante
Les spécialistes n’hésitent pas à comparer une grossesse gémellaire à une « épreuve physique difficile » (1). Cela commence dès le premier trimestre avec des maux de grossesse souvent plus prononcés. Pour des raisons hormonales, les nausées et vomissements sont ainsi plus fréquents en cas de grossesse multiple. Il est recommandé de multiplier les stratégies pour tenter de contrer les nausées : règles hygiéno-diététiques (repas fractionnés notamment), allopathie, homéopathie, phytothérapie (gingembre).
La grossesse multiple est aussi plus fatigante dès le début de la grossesse, et cette fatigue va généralement s’intensifiant avec les semaines, avec un corps fortement sollicité par les différentes modifications physiologiques de la grossesse. Au sixième mois de grossesse, l’utérus a la même taille que celui d’une femme à terme d’une grossesse unique (2). Avec une prise de poids 30 à 40 % plus importante et une prise moyenne de 2 à 3 kilos par mois dès le second trimestre (3), le corps est rapidement plus lourd à porter.
Pour prévenir cette fatigue, un sommeil de qualité est indispensable avec des nuits de 8 heures minimum et si nécessaire, une sieste. Les mesures hygiéno-diététiques habituelles pour un sommeil de qualité sont à appliquer : avoir des horaires de lever et coucher régulières, éviter les excitants, l’usage des écrans en soirée, etc. Penser également aux médecines douces (phytothérapie, homéopathie) en cas d’insomnie.
La grossesse multiple peut aussi être éprouvante psychologiquement pour la future maman, dont la grossesse est d’emblée considérée à risque. Partager son expérience avec des mamans de jumeaux via des associations ou des forums de discussion peut être un bon soutien pour mieux vivre ce climat anxiogène.
Se ménager pour prévenir le risque de prématurité
L’accouchement prématuré demeure la principale complication des grossesses multiples. Le contenu étant double, parfois triple, la tension exercée sur l’utérus est plus importante et les fibres musculaires davantage sollicitées. Les contractions utérines sont donc plus fréquentes avec pour risque d’entrainer des modifications sur le col. C’est alors la menace d’accouchement prématuré (MAP).
Pour prévenir ce risque, la future maman doit particulièrement se ménager et rester attentive aux signes de son corps : fatigue, contractions, mal de ventre, de dos, etc. A partir de 6 mois, le suivi obstétrical est d’ailleurs plus fréquent avec une consultation toutes les deux semaines en moyenne, puis une fois par semaine au troisième trimestre pour écarter, entre autres complications, toute suspicion de MAP.
Un arrêt de travail fréquent
Du fait de la fragilité et la pénibilité de ces grossesses , le congé maternité est plus long en cas de grossesse multiple.
- en cas de grossesse gémellaire : 12 semaines de congé prénatal, 22 semaines de congé postnatal, soit un congé maternité de 34 semaines ;
- en cas de grossesse de triplés ou plus : 24 semaines de congé prénatal, 22 semaines de congé postnatal, soit un congé maternité de 46 semaines.
Même augmenté des deux semaines de congé pathologique, ce congé maternité demeure souvent insuffisant en cas de grossesse multiple. « Le temps de repos « administratif » est dans certains cas encore trop court et pas toujours suffisant pour que toutes les grossesse gémellaires se déroulent normalement. Il faut donc, lorsque c’est nécessaire, recourir à l’arrêt de travail », estiment les auteurs du Guide des jumeaux. Les futures mamans de multiples sont ainsi arrêtées plus ou moins tôt en fonction de leur activité professionnelle et du type placentaire de leur grossesse (monochoriale ou bichoriale).
Sans pour autant devoir rester alitée, sauf avis médical contraire, il est important de se ménager des temps de repos durant cet arrêt de travail. « Des périodes de réduction d’activité au cours de la journée sont indispensables et elles doivent augmenter au fur et à mesure que la grossesse avance », rappellent les experts du Grand livre de la grossesse. La future maman doit également bénéficier de toute l’aide nécessaire au quotidien, surtout si elle a déjà des enfants à la maison. Sous certaines conditions, il est possible de bénéficier d’une aide de la Caisse d’Allocation Familiale pour une auxiliaire de vie sociale (AVS).